Enter 18 et 19 ans, j'ai fait cette expérience : Pour la première fois j'étais entièrement consciente de la descente du cosmos au moment du réveil pour réintégrer mon corps. Mon être entier était dilaté à travers lui. Au fur et mesure que je descendais vers la Terre je ressentais mon corps subtil qui commençait à rétrécir. Au moment de ce rétrécissement, j'avais l'impression de passer à travers une sorte de réseau électromagnétique qui entourait la Terre. Je me suis sentie rechargée d'un élan vital au moment du passage de ce réseau. À l'approche de la Terre, malgré le rétrécissement relatif qui s'était amorcé, je me sentais toujours répandue à travers la vaste étendue de l'espace. Et ce qui arriva ensuite est presque indescriptible. Je sentais une énorme énergie sexuelle se réveiller en moi, mais en tant qu'énergie mâle. Tout mon être alors s'est uni à la terre en l'enveloppant et en l'ensemençant des forces apportées du cosmos. Je continuais alors le processus de rétrécissement pendant que j'intégrais mon corps. Tout de suite je me suis mise assise sur mon lit. Pour moi c'était clair. Je venais de vivre une sorte de mariage sacré avec la Terre et en même temps mon corps s'est éveillé à la réalité de sa puissance sexuelle qui était liée à une réalité spirituelle créatrice… Je commençais à appartenir à la Terre sans plus jamais oublier mes origines célestes.
Un jour j'ai réalisé que je ne pouvais absolument pas comprendre ce que les grands décrivaient comme douleur, fatigue et souffrance. Je me suis débattue avec cette idée sans arrêt. Que veulent-ils dire? C'était une véritable énigme pour moi. Je voulais à tout prix comprendre de quoi ils parlaient mais n'y parvenais pas. Mais un jour je me suis réveillée avec des douleurs qui traversaient tout mon corps. Toutes mes articulations étaient en feu. Je n'avais plus d'énergie pour jouer. Je me sentais lasse et fatiguée sans comprendre ce qui m'arrivait. J'ai essayé de décrire mon état aux grandes personnes. « Ah, cela doit être des douleurs de croissance que tu as. Tu souffriras pendant un temps mais cela partira bientôt ». Eurêka ! Enfin, j'ai compris. « C'est cela la souffrance et la vraie douleur ». Mais j'ai aussi vaguement compris que le temps de l'énergie débordante où je pouvais passer des heures à courir, à sauter, à jouer sans la moindre fatigue était terminé. Ou plutôt, si par moment mon corps avait déjà ressenti cela, moi, je n'en avais pas vraiment eu conscience, jusqu'à maintenant.