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J'avais vingt quatre ans. J'étais enceinte de mon deuxième enfant. Sans raison apparente, je suis tombée malade pendant trois jours et trois nuits. À part une très grosse fièvre, il n y avait pas d'autres symptômes. Mais j'étais plongée dans un long et profond sommeil . Pendant ce sommeil, j’ai rêvait ceci :


Je vivais avec plein de gens en collectif dans une caverne que nous illuminions avec des bougies, car il n'y avait plus d'électricité, plus d'eau courante plus rien de notre vie moderne d’avant. Dehors tout avait été dévasté par une grande catastrophe. L'air était devenu irrespirable, l'eau était empoisonnée, la terre était si desséchée que plus rien ne poussait. Le soleil ne brillait plus. Il n’y avait que des rochers dans un paysage désertique à perte de vue. Un petit brin d'herbe poussait ça et là. Ma responsabilité au sein de notre petite communauté était de garder les enfants. « Garder » dans ces conditions-là devenait un acte de survie. À chaque instant « les autres » guettaient nos enfants. Ils avaient besoin de nos enfants pour leur propre survie. Ils n'étaient pas aussi nombreux que nous. Nous sortions les enfants tôt le matin avant les grandes chaleurs, car même si on ne voyait plus le soleil, la température devenait intolérable en fin de matinée. Nous les encerclions une fois dehors pour les protéger tout en scrutant le ciel à causer leurs engins. Ils se cachaient derrière l'épaisse et éternelle brume. Ils envoyaient de temps à autre l'un d'entre eux pour voler un de nos enfants. Le voleur d'enfant descendait de son vaisseau spatial par des moyens inconnus de nous. Il se cachait quelque part et malgré leur technologie très avancée, il utilisait des petites flèches empoisonnées pour capturer un enfant. Si une flèche se logeait dans la tête de l'un d'eux, on pouvait le récupérer. Si une flèche se logeait dans la tête et/ou la jambe, on pouvait encore sauver l'enfant. Mais si une flèche se logeait dans la tête, les jambes et le cœur, on perdait l'enfant pour toujours. Il pouvait être récupéré par « les autres. »

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Enter 18 et 19 ans, j'ai fait cette expérience : Pour la première fois j'étais entièrement consciente de la descente du cosmos au moment du réveil pour réintégrer mon corps. Mon être entier était dilaté à travers lui. Au fur et mesure que je descendais vers la Terre je ressentais mon corps subtil qui commençait à rétrécir. Au moment de ce rétrécissement, j'avais l'impression de passer à travers une sorte de réseau électromagnétique qui entourait la Terre. Je me suis sentie rechargée d'un élan vital au moment du passage de ce réseau. À l'approche de la Terre, malgré le rétrécissement relatif qui s'était amorcé, je me sentais toujours répandue à travers la vaste étendue de l'espace. Et ce qui arriva ensuite est presque indescriptible. Je sentais une énorme énergie sexuelle se réveiller en moi, mais en tant qu'énergie mâle. Tout mon être alors s'est uni à la terre en l'enveloppant et en l'ensemençant des forces apportées du cosmos. Je continuais alors le processus de rétrécissement pendant que j'intégrais mon corps. Tout de suite je me suis mise assise sur mon lit. Pour moi c'était clair. Je venais de vivre une sorte de mariage sacré avec la Terre et en même temps mon corps s'est éveillé à la réalité de sa puissance sexuelle qui était liée à une réalité spirituelle créatrice… Je commençais à appartenir à la Terre sans plus jamais oublier mes origines célestes.

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Un soir avant de m'endormir j'ai médité sur la signification de la croix. Après un moment long et intense, j'ai lâché l'image de la croix pour me trouver dans la non-pensée, dans un vide absolu. Je me sentais en paix dans ce vide et ce silence total. Tout simplement « j'étais ». Alors d'une façon fulgurante le voile de l'espace/temps s'est déchiré. Un rayon éblouissant chargé d'une force quasi électrique et foudroyante est descendu des hauteurs du cosmos, a transpercé ma tête et a traversé ma colonne vertébrale. Tout mon être s'est trouvé amplifié par une force vitale exaltante. J'avais l'impression de renaître.

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Je me suis endormie dans une paix parfaite après une méditation. Cette nuit-là j'ai fait un rêve de tout beauté.
Je me suis trouvée debout au pied d'une immense croix. Pour moi c'était la croix universelle. À sa base se trouvait un grand livre ouvert. Une voix me dit que désormais je pouvais « lire » dans le livre de la vie si j'avais le courage et la persévérance d'apprendre le langage de la nature.

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Je sent que mon ange s'éloigne pour me laisser de plus en plus libre d'agir sur terre. Je commence à me sentir chez moi et j'écrit ceci :

Un Hymne pour la terre

Comme nouvelle patrie, tu as été nommée,
Alors que je descendais la pente abrupte,
Aspirée par la force de ton appel.
Mais en bas je me suis sentie bannie de mon ancien berceau.
Je ne t'ai plus reconnue.
Tu me semblais si froide, si étrange.
J'errais partout comme une folle.
Qui pouvait me guérir?
Puisque tout me torturait,
Je voulais m'enfuir loin...
Pour retrouver ma patrie au ciel,
La patrie à moitié perdue
Mais non oubliée.
Longtemps il fallut pour me libérer de cette envie.
Autrefois, debout sur des pierre dures,
Je les tiens maintenant comme des cadeaux purs.
Je t'embrasse comme les anciennes prêtresses.
Tu t'éveilleras en moi
Et en toi je chercherai les mondes
Que jadis je ne cherchais que parmi les étoiles.

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Je me trouvais au musée des Sciences naturelles entrain de copier un modèle d'australopithèque qui est un hominidé sensé avoir vécu entre environ 4,4 millions et 1 million d'années avant notre ère. Tout en dessinant des détails minutieux je me suis demandée comment l'être humain pouvait avoir cet être-là comme ancêtre. J'aimais bien Lucy mais était-elle vraiment mon arrière, arrière, arrière, arrière, arrière............................................ grand-mère ?  Au moment où je me suis posée cette question je sentis la présence d'un autre être se tenant derrière moi, qui m'observait avec intérêt. Quand je me suis retournée pour voir qui était là, je n’ai découvert personne. J'avais la nette impression que non seulement un être m'avait observée mais qu'il prenait activement part à mon questionnement intérieur. Les mots suivants me traversait l'esprit comme un chuchotement: « Tu es sur le bon chemin, continue à te poser des questions. Et aies patience ».

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Une idée qui me préoccupait beaucoup, c'était la question sur la continuité du monde. C'était je pense autour de mes neuf ans que cette question commença à me travailler. Quand s'est-elle formulée dans mon esprit pour la première fois? Je ne m'en souviens pas. Elle semblait avoir été tout simplement là dans mon esprit depuis toujours. Cette question était: « Le monde continue-t-il d'exister quand je ferme mes yeux ? » J'étais si persuadée que j'étais une participante active au devenir de la Terre. Si j'arrêtais de la regarder, comment pouvait-elle continuer à exister ? Sans moi la Terre allait sûrement se désintégrer et mourir. Je passais de longs moments à des expérimentations, mais en trichant. Je fermais mes yeux un moment pour laisser les choses se faire tranquillement, après quoi je plissais mes yeux pour voir à travers les petites fentes. J'étais perplexe de constater que le monde autour de moi était toujours présent. Enfant je n'ai jamais résolu ce mystère. La question me poursuivra toute ma vie.

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Un  jour, je pense que j'avais neufs ans, je me suis promenée dans une rue de notre quartier. Je ne pensais rien de précis et me sentais plutôt bien.

Subitement, j’eus l'impression que j'étais en train de mourir, que j'allais mourir là, tout de suite. Je n’eus pas le temps de réfléchir à ce qui m'arrivait car immédiatement après, j’eus la nette impression que je venais de renaître. Et à ce moment-là, je compris que j'étais en train de mourir et de renaître sans arrêt dans un cycle éternel. J'avais vaguement le sentiment que ce cycle était inscrit dans mon corps. J'ai réalisé que ce phénomène se déroulait continuellement et si rapidement que personne hormis moi ne pouvait s'en apercevoir. Au même instant j'étais submergée par une grande tristesse. Je voulais expliquer à mes parents que j'étais entrain de mourir. Ils avaient le droit de savoir quand même. Il fallait qu'ils sachent que le processus s'était déjà déclenché en moi. Mais je savais aussi qu'ils n'allaient pas comprendre que tout cela n'était pas grave puisque je renaissais après chaque mort. Et que cela se passera jusqu'à mon ultime mort. Non, je ne pouvais pas le leur dire, alors je me suis tue. Au moment où je suis devenue consciente de ces forces de la mort, la vie de la pensée s'est réveillée de plus en plus fort en moi.

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Un jour j'ai réalisé que je ne pouvais absolument pas comprendre ce que les grands décrivaient comme douleur, fatigue et souffrance. Je me suis débattue avec cette idée sans arrêt. Que veulent-ils dire? C'était une véritable énigme pour moi. Je voulais à tout prix comprendre de quoi ils parlaient mais n'y parvenais pas. Mais un jour je me suis réveillée avec des douleurs qui traversaient tout mon corps. Toutes mes articulations étaient en feu. Je n'avais plus d'énergie pour jouer. Je me sentais lasse et fatiguée sans comprendre ce qui m'arrivait. J'ai essayé de décrire mon état aux grandes personnes. « Ah, cela doit être des douleurs de croissance que tu as. Tu souffriras pendant un temps mais cela partira bientôt ». Eurêka ! Enfin, j'ai compris. « C'est cela la souffrance et la vraie douleur ». Mais j'ai aussi vaguement compris que le temps de l'énergie débordante où je pouvais passer des heures à courir, à sauter, à jouer sans la moindre fatigue était terminé. Ou plutôt, si par moment mon corps avait déjà ressenti cela, moi, je n'en avais pas vraiment eu conscience, jusqu'à maintenant.

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Pendant ma tendre enfance, j'avais du mal à vivre dans mon corps, comme si un élément me manquait et que j'allais suffoquer. Ceci n'était pas pensé mais ressenti de façon obscure. Je vivais souvent un temps distendu, dans un « autre monde ». Des heures, peut-être des minutes ou des secondes s'écoulaient, qui sait, car le temps m'était étranger. Je ne fermais pas les yeux. Je ne créais pas ce monde consciemment. Ces moments surgissaient tout naturellement, à n'importe quel moment. Par moment, dans mon imagination, une immense mer m’enveloppait, immense mais intime. J'y nageais comme un poisson heureux. Cette atmosphère aquatique était impénétrable par le soleil aveuglant et impitoyable que je savais quelque part là-haut. Des lueurs douces et subtiles d'indigo, de bleu marine et de turquoise pénétraient cette ambiance nébuleuse et énigmatique par vagues successives. Je distinguais de temps à autre une couleur sans forme précise. Je descendais au plus profond de cette mer pour explorer des cavernes sombres et mystérieuses, découvrant des créatures embryogéniques mi plante mi poisson et étranges... des coquillages, des exosquelettes, et toutes sortes de formes tout en rondeur. Je me sentais chez moi, en sécurité dans un océan de vie baignée d'une lumière transcendante d'amour et de chaleur.

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