Je réduis tout l'excès et augmente tout ce qui est positif en moi. Je prends mon destin en main en pratiquant la voie du milieu : l'équilibre entre la vigueur et la douceur.Je réduis tout l'excès et augmente tout ce qui est positif en moi. Je prends mon destin en main en pratiquant la voie du milieu : l'équilibre entre la vigueur et la douceur.
Un soir avant de dormir, j'ai demandé à mes guides pourquoi dans ma vie je ne pouvais pas rester sur place plus de deux à cinq ans pour m’enraciner. Pourquoi tant de déménagements ? Moi qui avais tellement voulu vivre dans une ferme. J'étais si malheureuse. Cette nuit-là la réponse à ma question vint en rêve. Un vieux sage tenant une lanterne marchait sur des roches dans un désert sec, sans vie. Il répandait de la lumière partout. Il ne se reposait jamais. Et j'ai reçu le message que moi aussi je ne pouvais pas me reposer. Je devais aussi parcourir le monde en répandant de la lumière.
J'avais vingt quatre ans. J'étais enceinte de mon deuxième enfant. Sans raison apparente, je suis tombée malade pendant trois jours et trois nuits. À part une très grosse fièvre, il n y avait pas d'autres symptômes. Mais j'étais plongée dans un long et profond sommeil . Pendant ce sommeil, j’ai rêvait ceci :
Je vivais avec plein de gens en collectif dans une caverne que nous illuminions avec des bougies, car il n'y avait plus d'électricité, plus d'eau courante plus rien de notre vie moderne d’avant. Dehors tout avait été dévasté par une grande catastrophe. L'air était devenu irrespirable, l'eau était empoisonnée, la terre était si desséchée que plus rien ne poussait. Le soleil ne brillait plus. Il n’y avait que des rochers dans un paysage désertique à perte de vue. Un petit brin d'herbe poussait ça et là. Ma responsabilité au sein de notre petite communauté était de garder les enfants. « Garder » dans ces conditions-là devenait un acte de survie. À chaque instant « les autres » guettaient nos enfants. Ils avaient besoin de nos enfants pour leur propre survie. Ils n'étaient pas aussi nombreux que nous. Nous sortions les enfants tôt le matin avant les grandes chaleurs, car même si on ne voyait plus le soleil, la température devenait intolérable en fin de matinée. Nous les encerclions une fois dehors pour les protéger tout en scrutant le ciel à causer leurs engins. Ils se cachaient derrière l'épaisse et éternelle brume. Ils envoyaient de temps à autre l'un d'entre eux pour voler un de nos enfants. Le voleur d'enfant descendait de son vaisseau spatial par des moyens inconnus de nous. Il se cachait quelque part et malgré leur technologie très avancée, il utilisait des petites flèches empoisonnées pour capturer un enfant. Si une flèche se logeait dans la tête de l'un d'eux, on pouvait le récupérer. Si une flèche se logeait dans la tête et/ou la jambe, on pouvait encore sauver l'enfant. Mais si une flèche se logeait dans la tête, les jambes et le cœur, on perdait l'enfant pour toujours. Il pouvait être récupéré par « les autres. »
Un jour j'ai réalisé que je ne pouvais absolument pas comprendre ce que les grands décrivaient comme douleur, fatigue et souffrance. Je me suis débattue avec cette idée sans arrêt. Que veulent-ils dire? C'était une véritable énigme pour moi. Je voulais à tout prix comprendre de quoi ils parlaient mais n'y parvenais pas. Mais un jour je me suis réveillée avec des douleurs qui traversaient tout mon corps. Toutes mes articulations étaient en feu. Je n'avais plus d'énergie pour jouer. Je me sentais lasse et fatiguée sans comprendre ce qui m'arrivait. J'ai essayé de décrire mon état aux grandes personnes. « Ah, cela doit être des douleurs de croissance que tu as. Tu souffriras pendant un temps mais cela partira bientôt ». Eurêka ! Enfin, j'ai compris. « C'est cela la souffrance et la vraie douleur ». Mais j'ai aussi vaguement compris que le temps de l'énergie débordante où je pouvais passer des heures à courir, à sauter, à jouer sans la moindre fatigue était terminé. Ou plutôt, si par moment mon corps avait déjà ressenti cela, moi, je n'en avais pas vraiment eu conscience, jusqu'à maintenant.