C'était le 24 décembre. Pendant la nuit, je ne sais pas si j'étais éveillée ou si c'était un rêve lucide, un être lumineux que je prenais pour mon ange gardien m'est apparu près de mon lit. Avec son corps invisible il m'entourait avec délicatesse pour me porter au loin. Nous avons « volé » à travers le toit de la maison. Je pensais, « il fait froid dehors, c'est l'hiver mais je ne ressens pas le froid ». J'étais enveloppée d'un amour et d'une chaleur indescriptible. Jamais je ne me suis sentie aussi aimée et comprise. Mon ange m'indiquait sans mot de porter mon attention vers la Terre que je voyais disparaître à une vitesse vertigineuse. Nous approchions la sphère de la lune, entourée par d'innombrables êtres resplendissants d'une lumière pure. Une musique grandiose comme une sérénade cosmique émanait des ces êtres radieux et si joyeux. Elle résonnait à travers tout l'univers, vibrait dans chaque particule de mon être et m'inondait d'une félicité sans borne. Il y avait des moments sur Terre où j'avais l'impression « d'entendre » cette musique qui venait de loin. Ici, je me baignais à la source même de ce chant céleste. Toute mon âme devenait oreille immense et étendue à l'écoute des ces sons sublimes. Je buvais aussi les mouvements sonores des sphères qui orbitaient en rondes voluptueuses. J'entendais des voix sans corps, de la musique sans instruments, complète, parfaite, d'une harmonie remplie de plénitude et de paix jusqu'au moment où mon être se trouva suspendu dans le cosmos transformé lui-même en musique éternelle.
Je me sépare de ma conscience discriminante pour sublimer l'esprit. Je fais preuve de sérénité et j'attends le moment juste pour me délivrer de faux yin comme des leurres de la richesse.
Je me suis retrouvée sur une pente raide entrain de marcher. Je montais toujours plus haut vers un but important mais j'avais oublié lequel. J'avais aussi l'impression d'être perdue. J'arrivai enfin dans un endroit où il y avait un énorme palais resplendissant d'un blanc pur. Aussitôt, je voulus aller vers les portes. Mais en chemin, je suis passée à côté d'une sorte de première cour à ciel ouvert dans laquelle se trouvait une multitude de gens en haillons, certains pleurant amèrement, d'autres calmes et silencieux. Certains avaient l'air de brûler dans des flammes invisibles et avaient grand soif. D'autres souffraient d'un froid glacial. L'air aux alentours était empli de leurs cris. Je leur demandai aussitôt qui ils étaient et qu'est-ce qu'ils faisaient ici. Pas de réponse. C'était comme si ils ne me voyaient pas. J’eus pitié de leur souffrance. Mais je ne pouvais rien faire pour eux. Je continuai mon chemin et je suis passée sur un pont. J'ai trouvé des centaines d'énormes marches qui montaient vers des portails. Je les ai gravies une par une. Enfin je fus devant ces grands portails d'or et j'ai frappé pour demander si je pouvais entrer. Au moment où les portes allaient s'ouvrir et où je pouvais franchir le seuil comme si cela allait de soi, un énorme être m'est apparu. Il était ceint d'une lumière et sa voix tonnait : « Halte ! Qui a laissé cet être entrer ici ? ». En se tournant vers moi il continua doucement et avec beaucoup d'amour : « Tu n'es pas prête pour entrer ici. Si tu entres maintenant, ton âme souffrira énormément. Tu brûleras. Retourne d'où tu viens. Ton temps n'est pas encore venu ». Alors je lui ai tourné le dos et j'ai commencé le long chemin du retour sans me perdre.