Un jour je voyais que les plants de poivrons que j'avais mis en terre deux jours avant n'allaient pas bien. J'ai demandé aux esprits de la nature de m'aider à comprendre le problème. Je ne voyais toujours pas les êtres invisibles de la nature, mais je savais qu'ils étaient présents. Une nuit d'été j'ai rêvé ce genre de rêve qui semble plus réel que la vie éveillée. Il faut dire que j'étais toujours si fatiguée à l'époque que j'avais souvent le sentiment de ne pas être présente. Des dizaines et des dizaines de petits êtres sautaient sur mon lit très joyeusement. Ils m'ont encerclée en disant, « Martina, tu nous a appelés pour demander de l'aide. Nous avons entendu ton appel. Veux-tu venir avec nous? ». Au moment où je répondis oui, ils m'ont emmenée. Je me suis trouvée au pied de grands arbres avec des fruits rouges comme des pommes. Mais petit à petit je compris que j’étais dans mon potager, debout au pied des plants de poivron. J’étais devenue minuscule. Et je me suis exclamée, « mais je suis toute petite et les poivrons grands et les fruits rouges. Pourquoi ? ». Les êtres m'ont répondu, « Ici dans ce monde où tu te trouves, tout est le contraire. Tu es le monde astral où tout est à l'envers. Veux-tu notre aide ? Écoute bien et nous allons t'expliquer comment soigner les poivrons ». J’écoutais avec tout mon cœur. J'avais 29 ans.
C'était le 24 décembre. Pendant la nuit, je ne sais pas si j'étais éveillée ou si c'était un rêve lucide, un être lumineux que je prenais pour mon ange gardien m'est apparu près de mon lit. Avec son corps invisible il m'entourait avec délicatesse pour me porter au loin. Nous avons « volé » à travers le toit de la maison. Je pensais, « il fait froid dehors, c'est l'hiver mais je ne ressens pas le froid ». J'étais enveloppée d'un amour et d'une chaleur indescriptible. Jamais je ne me suis sentie aussi aimée et comprise. Mon ange m'indiquait sans mot de porter mon attention vers la Terre que je voyais disparaître à une vitesse vertigineuse. Nous approchions la sphère de la lune, entourée par d'innombrables êtres resplendissants d'une lumière pure. Une musique grandiose comme une sérénade cosmique émanait des ces êtres radieux et si joyeux. Elle résonnait à travers tout l'univers, vibrait dans chaque particule de mon être et m'inondait d'une félicité sans borne. Il y avait des moments sur Terre où j'avais l'impression « d'entendre » cette musique qui venait de loin. Ici, je me baignais à la source même de ce chant céleste. Toute mon âme devenait oreille immense et étendue à l'écoute des ces sons sublimes. Je buvais aussi les mouvements sonores des sphères qui orbitaient en rondes voluptueuses. J'entendais des voix sans corps, de la musique sans instruments, complète, parfaite, d'une harmonie remplie de plénitude et de paix jusqu'au moment où mon être se trouva suspendu dans le cosmos transformé lui-même en musique éternelle.